12 juillet 2013

5 bonnes raisons de ne PAS aller au Festival d'Avignon

Revoilà donc l'été et son lot de festivals et fêtes en tous genres ... !
Le lancer de saucisses à Strasbourg, "Kill the DJ" à Biarritz, le festival de la Crotte d'Or à Montcuq, "Into the wild" en Bretagne, Safari à Lyon, "Noielavieilletsonclébard" à Cannes ...

Que de choix d'activités et de destinations de vacances originales pour un bon Français qui ne sait pas où claquer son fric (ou agrandir le trou de son découvert) pour arriver à calmer ses gosses surexcités, qu'il doit survivre avec supporter depuis que leurs grands-parents ne veulent plus les garder, sous peine de les faire cuire au barbecue (et les partager avec tout leur voisinage).

 Les cuisses et tibias de vos chères têtes blondes. Papy Georges vous avait pourtant prévenu ...


Plus sérieusement, si vous n'allez pas "au" camping à la plage ou à la montagne, j'en déduis donc que vous vous préparez à aller (ou êtes déja présents ?) au Festival d'Avignon.

GRAVE ERREUR. 
Et ce n'est que la première de votre part !

Voyons donc les 5 raisons principales pour lesquelles vous n'auriez jamais (non, jamais, vraiment) dû mettre un pied dans ce joyeux bordel. (Ceci une liste non-exhaustive, il était possible de citer 102806467060468570608 raisons de ne pas y aller, si seulement nous l'avions voulu. Hem.)


1- Les spectacles (gratuits/payants/libres/privés), c'est de la merde.

Savez-vous pourquoi pas un seul de ces spectacles de danse/théâtre/musique/etc n'est rejoué (ailleurs) en France du mois d'août au mois de juin ?

Parce que ce sont des exclusivités ?
Parce qu'il y a eu une alliance secrète entre Molaire, ShakeBritneySpeare et Feydeau-deau ?
Parce que l'Art Comptant Pour Rien est un mouvement dont la nouveauté de l'oeuvre formule son objet alors que le sens caché de l'acte même témoigne le concret ? (Merci, cher générateur de critique d'art)
Parce que cela coûte cher de réunir une petite troupe pour jouer et remplir une salle ?

HAHAHAHAHA ! Non.
Tout simplement parce ces derniers sont nuls à chier et n'intéressent personne, hors du Festival d'Avignon.

Une photo exclusive de l'entrée dans la cour d'honneur du Palais des Papes en  juillet 2013.


Je peux lire dans vos pensées et constater que vous vous dites "Mon dieu, que cet article de blog est pourri !" demandez donc "POURQUOI" ces spectacles ont du succès au Festival ...
La raison est simple et s'appelle : "Le syndrome du vacancier indulgent".
Ce syndrome est grave et incurable, malgré le fait qu'il soit aujourd'hui très répandu.
Comme son nom l'indique, il touche en priorité les vacanciers qui, aveuglés par une nappe d'huile grasse nommée "vacances d'été", sont euphoriques à l'encontre de chaque petite chose se déroulant sous leurs yeux.
Prenons un exemple concret.

Jean-José est un artiste contemporain de rue. Dans une grande ville comme Paris, il se bourre la gueule s'expose en compagnie de ses détritus installations, réalisant des performances incroyables tel un aviateur imitant l'otarie échoué sur ... hem ... non, cet exemple ne fonctionne vraiment pas.

Prenons plutôt un autre exemple avec Dagobert.

Joueur de cornemuse depuis l'âge de 5 ans, il sait également faire danser des marionnettes avec ses pieds (et plein d'autres fabuleuses choses encore).

Voici l'effet qu'il produit lorsqu'il se donne en spectacle dans une rame de Métro (Parisien) bondé :
Meilleur qu'un répulsif pour chats, la totalité des personnes présentes quittent la rame pour remonter dans la suivante à n'importe quel arrêt.

Voici maintenant l'effet qu'il produit (ou produira), effectuant le même spectacle à Avignon en plein mois de juillet :
... Pas mal Dagobert, pas mal !


Bon, il faut avouer que cet exemple est assez grossier, mais néanmoins très réaliste sur la façon dont les personnes (artistes de rue) sont considérées selon les lieux et les périodes durant lesquelles elles/ils se produisent.
C'est effectivement bien le syndrome du vacancier indulgent, qui maudit mentalement le petit gars dansant du hip-hop tous les jours devant son lieu de travail, mais idolâtre le même gars à Avignon, une fois en vacances, son chapeau de paille vissé sur son cerveau ... qui ignore ce clown planté dans une station de métro mais envoie son gosse lui filer quelques pièces après un tonnerre d'applaudissement au Festival d'Avignon.

Concernant les spectacles "en salle", qui ne volent pas très haut c'est encore la faute de ce fameux syndrome. Le vacancier y assiste dans un cadre particulier, avec des idées et opinions préconçues mais ne s'en rend pas compte lui-même (bénéficiant également de l'effet de masse).
Par exemple :
"Je suis en vacances dans le sud ! C'est génial ! Tout est génial ! C'est beau !"
"Ce spectacle est très réputé, il y a beaucoup d'affiches et de monde, donc il est bien !"
"Beaucoup de personnes ont applaudi ce spectacle, salle comble, il est donc génial !"
"J'ai eu une place gratuite/réduction pour ce spectacle, c'est génial !"
"Ce spectacle parle de problèmes de couples et de sexe avec humour, huhuhuhohoho c'est génial !"
"La troupe et acteurs défilant dans les rues était super sympa, leur spectacle est donc génial !"
"Ce spectacle contemporain est très prisé et novateur, il y a de bonnes critiques dans le journal, il est donc génial !"
"Le lieu est très prestigieux, voir des acteurs/danseurs/musiciens jouer dans un cadre pareil c'est génial !"
Etc, etc, etc ...

Satané syndrome.



2- Il y a trop de monde.

Non mais vraiment, sans déconner, 5250465046068547067406 personnes ont eu la même idée que vous et sont présentes au Festival, quelle surprise !
Mais ce n'est pas pour faire comme les "autres" hein, c'est parce que vous, ça vous intéresse vraiment !
Ben voyons. Qui a envie de faire la queue 2h30 devant une salle déjà remplie alors que vous aviez réservé une place "VIP" ? Qui a envie de se prendre des ballons à l'hélium de gosses dans la gueule tous les 10 mètres ?  Qui a envie de se faire écraser les pieds suants dans vos tongs par des poussettes, fauteuils roulants, vélos ? Qui a envie de ne pas avoir le temps d'ouvrir la bouche avant de voir sa glace fondre entre ses doigts ? Qui a envie de se faire faucher son portefeuille dans la foule ? Qui a envie de se prendre la pire insolation/coup de soleil/coup de chaud de toute sa vie sous 38° ? Qui a envie d'aller payer 10€ un sirop de fraise pour pouvoir utiliser des chiottes déjà remplis à ras bord ? Ou de ne pas trouver une seule table vide parmi les 15 milliards de bars/café ? Qui a envie de perdre sa femme/enfant/chien et mettre 3 heures à la retrouver malgré vos 50 appels téléphoniques ? Qui a envie de ne pas arriver à marcher une seule minute sans se faire agresser par des distributeurs de tracts & flyers en tous genres ? [...] Qui a envie de payer 50€ une chambre en Formule 1 ou 1000€ une semaine dans un appart' mal placé en plein centre, bruyant, baignant dans l'odeur de pisse/alcool/vomi/ saleté de la rue d'en bas ?

Avignon Express : Epreuve 1. Traverser la place de l'horloge jusqu'au palais des papes en 10 minutes chrono sans subir un seul des désagréments cités ci-dessus. Top départ !



3- C'est sale, gras et cher.

Dans la continuité du point numéro 2, pendant cette période, si l'on devait comparer Avignon à un "organisme vivant" , cela serait un rat mort bourré de puces et fermenté dans l'urine au bas des remparts.

"Oui oui, c'est bien vous, juste là, sur le dos de la bestiole, entre ses poils."

De même que lors de la fête de la musique, les prix (d'absolument tout) explosent, la population est multipliée par 1000, sortant Avignon de son état de fantôme comateux du reste de l'année.
Ce qui est paradoxal, c'est que lors de vacances, c'est généralement les activités calmes, le repos, tranquillité et "vie à la cool" qui sont recherchées. Avignon au mois de juillet en est tout l'inverse. (Vous remarquerez d'ailleurs que la majorité des petits malins Avignonnais profitent de cette période pour s'en aller FUIR le plus loin possible et sous-louer leurs appart' à prix d'or. Bravo les gars, bien joué, vous avez mon respect éternel.)

Je n'évoquerais même pas les touristes "étrangers", venant assister à absolument TOUT les spectacles mais ne parlant/comprenant pas un seul mot de Français. Ah ben si, je l'ai évoqué. Voila.



4- Le festival d'Avignon, c'est du SPAM IRL* (In Real Life).

Maigrir en 10 secondes grâce à cette recette miracle, viagra à 1€ les 50 pilules, vous avez gagné 1 milliard d'€ à une loterie du Nigeria, participez à ce voyage gratuit, bla bla bla, ventes privées exceptionnelles, vous avez gagné cet objet incroyable ...


Toute personne possédant une boîte mail a déjà reçu trop au moins une fois ce genre de mails racoleurs, et sait à quel point cela est agaçant ...

Réjouissez-vous, il y a PIRE encore ! Et c'est évidemment encore à Avignon, quelle surprise !

C'était amusant pourtant, lorsque cette actrice... hem, acteur personne vous a distribué son chouette flyer pour son spectacle avec sa troupe bruyante ! C'était le tout premier que vous aviez récolté ! Moment d'émotion.

...
Ca l'est tout de suite beaucoup moins lorsque vous recevez votre 120504068760 tract en 5 minutes de marche. Vos petites mains collantes sont déjà pleines ne tiennent pas le coup. Vous en lachez donc 3 ou 4 de temps en temps et plus ou moins discrètement au sol, tel le petit poucet marquant son chemin ...(Si vous êtes un honnête et propre citoyen, vous irez sans doute essayer d'empiler vos tracts en trop dans une poubelle déja débordante, votre expérience en empilage de Kapla ressurgissant soudainement de votre enfance.)

Le problème est que vous n'êtes pas le seul à utiliser cette technique malicieuse ... C'est ainsi qu'Avignon se transforme en océan de papier(s), la population redécouvrant avec stupeur (en août) que le sol est composé de pavés et de gourdon.
"Sous les pavés tracts, la plage le goudron."
C'est ainsi que les Avignonnais fêtent traditionnellement la fin du Festival et la re-découverte du sol, en organisant des concours géants de lancers de pavés.


Un autre moment tout aussi "larme-à-l'oeil" encore, est de voir un artiste/intermittent presque à vos pieds, souffrant suant à grosses gouttes en vous offrant des places gratuites pour son spectacle nul à chier sans succès, vous suppliant de venir y assister malgré les excuses totalement bidons que vous lui tirez pour ne pas y assister.


Doit-on également parler de la pollution visuelle de niveau 8 sur l'échelle de Richter La-connerie-humaine, que les touristes adorent photographier ? Non. Les images parlent d'elles-mêmes.


"Rhôôô, que c'est bôôô ! T'as pris des photos Roger, hein ! T'as pris des photos !"



5- Bourgeoisie Parisienne.

En deux mots. Ils sont là, fraichement descendus de Paris, mi-bobo mi-hipster débarquant avec leurs chapeaux de paille/polos/espadrilles/RaybanOUlunettesdegeeksansverres, se vantant de ne participer qu'au IN, le VRAI festival, hurlant dans leur iPhone 12 qu'ils sont EN Avignon.

Oui. EN Avignon. Ca fait plus classe, voyez-vous.
Ils viennent tous les étés et ne se lassent jamais du Festival, nous ne les supportons pas et ne savons pas pourquoi. (Enfin ... si ... nous savons ... mais ... mieux vaut s'abstenir.)

 La seule personne chose au monde "Avignonnaise" mettant le pronom "EN" devant Avignon.
"Allo Marie-Jo, non mais ALLO QUOI."

Remarquez qu'Avignon est la seule ville de France à bénéficier de cette appellation de merde ce traitement de faveur. Dit-on "Coucou ! Je suis en Agen ! Je suis en Amiens ! Je suis en Arles ! Je suis en Adge ! Je suis en Ajaccio ! Je suis en Aix [...]" ?

AVIGNON est une VILLE, et non un PAYS.
Brûlons tous les "Petit Robert" et "Larousse" de France, qui prouvent que cette argumentation est fausse.



Inutile de se demander  : "QUI a créé le festival d'Avignon, et POURQUOI ?" ... Google le fera pour vous.



Ahhh ... Les origines ... si lointaines ...






Article d'une mauvaise foi évidente, si vous ne l'avez pas saisie ... vous n'êtes pas dignes de surfer sur la vague de l'internet. AH, AH.

Aline Yar.